5 raisons pour intégrer une vision financière à sa gestion carbone d’entreprise

5 raisons pour intégrer une vision financière à sa gestion carbone d’entreprise

Aujourd'hui de nombreuses entreprises s'engagent à réduire leurs émissions et mettent en place des plans d'actions de réduction d'émissions dont elles quantifient l'impact carbone. Malheureusement ces actions peinent à voir le jour sur le terrain, faute de modélisation d'impact financier permettant de débloquer les budgets d'investissement et le passage à l'action sur le terrain.

Thomas Guyot

Thomas Guyot

Co-fondateur

Mise à jour :
7/12/2023
Publication :
5/6/2023

La pression mise sur les entreprises pour qu’elles adoptent un modèle bas-carbone est de plus en plus forte et provient aujourd’hui de l’ensemble de leurs parties prenantes : clients, employés, investisseurs, régulateurs, partenaires, etc. Poussées à agir et à prendre des engagements, de plus en plus d’entreprises se fixent et communiquent sur des objectifs environnementaux que l’urgence climatique veut nécessairement ambitieux.

Or d’après une étude réalisée par Accenture et publiée fin 2022, 93% des entreprises s’étant engagées sur un objectif de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) sont aujourd’hui en retard sur la tenue de leurs engagements.

La grande majorité des entreprises doivent donc drastiquement accélérer leur réduction d’émissions de gaz à effet de serre et, pour cela, se mettre en capacité d’établir et de déployer des plans de décarbonation crédibles.

Si les grandes étapes sont connues (réalisation d’un bilan carbone, calcul d’une trajectoire, définition et suivi d’un plan d’action de réduction, etc.) aujourd’hui très peu d’entreprises déploient réellement leur plan d’action climat sur le terrain et réduisent significativement leurs émissions de GES.

Une étude menée début 2023 sur les entreprises publiant leurs données climatiques auprès du CDP indiquait que seulement 5% d’entre elles sont dotées aujourd’hui d’un plan de décarbonation réaliste pour atteindre les accords de Paris visant à limiter le réchauffement à 1,5°C.

S’il existe de multiples raisons à ce constat d’échec, l’une prédomine sur les autres : L’absence de données financières fiables complétant les données carbones.

Sur les 21 critères du CDP concernant l’évaluation des plans de transition climatiques, la planification financière est celui sur lequel le moins d’entreprises ont été en mesure de répondre avec seulement 3% de répondants.

La plateforme de gestion carbone de Traace intègre un module financier et un ensemble de fonctionnalité permettant à ses utilisateurs de modéliser et de piloter dans le temps l’impact financier de leurs actions de décarbonation.

Voici 5 raisons pour lesquelles nous sommes alignés avec la vision du CDP faisant de la capacité à planifier financièrement un plan d’action un élément clé de sa crédibilité, et qu’il nous semblait donc absolument nécessaire de proposer un module financier complet dans Traace à nos clients.

1. Toute action de décarbonation ne se concrétisera effectivement que si elle est financée

Ce ne sera un scoop pour personne : la transition environnementale coûte de l’argent. Un plan d'action de réduction des émissions, aussi pertinent soit-il sur le volet carbone, n'est rien sans financement. Il restera virtuel, et les émissions de gaz à effet de serre, elles, bien réelles. Aucune action concrète de réduction des émissions carbone, aucune modification d'une chaîne de valeur ni aucun changement opérationnel profond n'ont jamais vu le jour sans une validation financière préalable.

D'où la nécessité pour une prise de décision éclairée et un passage à l'action réel, de lier clairement données carbone et données monétaires. Cela afin de fournir aux décideurs détenteurs des budgets, des données tangibles et des analyses mettant en regard décarbonation, financement et impact business.

Si une première modélisation financière peut être réalisée au niveau central de l’entreprise, son affinage précis ne pourra se faire qu’au niveau local, par les experts ou en obtenant des devis de la part de prestataires locaux par exemple.

Disposer d’un outil permettant une mise à jour des modélisations financière en autonomie par les équipes locales tout en conservant le lien avec les données carbones est aujourd’hui indispensable au pilotage global d’une stratégie climat ambitieuse.

2. Les budgets alloués à la décarbonation sont aujourd’hui entre les mains de tous les départements… sauf de celui généralement en charge de la décarbonation, la RSE.

Une des premières choses à avoir en tête est que le département RSE n’engage pratiquement jamais les actions de décarbonation lui-même. Il pilote généralement la stratégie environnementale de l’entreprise mais n’a pas la capacité de l’appliquer seul. La réduction des émissions carbone ne peut se faire depuis les bureaux du siège. Elle se fera sur le terrain, en modifiant les process, les outils, les chaînes d’approvisionnement, la conception des produits, etc. Elle devra mobiliser l’ensemble de l’organisation, tant financièrement qu’humainement.

Ce sont les personnes aux opérations, aux achats, ou encore à la supply chain qui vont vraiment engager les chantiers et piocher dans leur budget pour les concrétiser. Or si la décarbonation est généralement aujourd’hui une des priorités des équipes RSE, ce n’est pas forcément le cas pour les CXOs détenant le pouvoir de décision sur les budgets nécessaires à sa réalisation.

La première question que ne manquera pas de poser tout CXO à un plan d’action calculé en impact CO2 : “Combien ça coûte ?”

Les équipes en charge de la stratégie climat doivent donc arriver autour de la table avec des éléments financiers en main pour tout simplement parler un langage commun avec les autres métiers de l’entreprise.

Cela engendre par ailleurs une autre difficulté : la nécessité de pouvoir réaliser des scénarios alternatifs en direct avec les équipes métiers : "Quel coût et quel impact si je remplace 20% de ma flotte de véhicule de fonction par des modèles électriques ? 50% ? 80% ? Est-ce plus intéressant dans ce pays compte tenu du prix de l’essence ? etc…"

Des questions auxquelles il faudra répondre en quasi-direct pour avoir une discussion productive avec eux. C’est notamment ce que permet le module financier de Traace en offrant une visualisation en direct de l'impact à long terme de la variation de KPIs métiers spécifiques.

3. Avoir une vision financière claire des actions de réduction d’émissions carbone permet de passer à l’action beaucoup plus rapidement.

Les éléments financiers sont indispensables pour engager des discussions communes avec les métiers, car ces derniers portent les budgets associés aux actions et que tout acteur économique pilote aujourd’hui son action grâce aux KPIs financiers.

Ainsi, en étant capable de fournir une modélisation financière claire et crédible (Capex, Opex, Économies, Opportunités de financement etc.) des actions engagées, la RSE va permettre aux équipes opérationnelles de se projeter concrètement et donc d’engager les actions beaucoup plus rapidement.

Le processus de gouvernance opérationnel  le plus efficace avec les métiers étant a priori le suivant :

  1. S’asseoir autour de la table avec les équipes métiers.
  2. Parcourir ensemble les actions de décarbonation envisagée par la RSE.
  3. Se mettre d’accord avec les opérationnels sur les ambitions et timelines réalistes pour chaque action.
  4. Visualiser l’impact final et les coûts.
  5. Recommencer la simulation jusqu’à atteindre un compromis coût / impact satisfaisant pour chaque parties.

Afin d'être efficace, un plan d’actions doit être planifié et déployé. Cela signifie établir un budget, des deadlines, définir des responsabilités, et enfin confronter les attentes avec la réalité. Cela demande un effort multi-compétences qui ne se matérialisera que si les oppositions financières sont levées efficacement.

4. Impliquer les équipes finance dans la transition climatique de l’entreprise permet d’y allouer des budgets plus importants.

Au-delà des équipes opérationnelles, il est particulièrement important d’engager également les équipes Finance et Stratégie dans l’effort de décarbonation afin de valider les budgets à y allouer, et également parce qu’elles détiennent généralement les capacités à mobiliser des fonds plus importants.

Nous ne rentrerons pas dans le détail ici, mais il y a là également un sujet de fond autour de la gouvernance de l’entreprise sur la transition climatique et la nécessité de lier en profondeur stratégie climat et stratégie d'entreprise.

Or, lorsque l’on s’adresse à ces interlocuteurs il ne s’agit pas d’estimer vaguement les coûts des plans d’actions. Les équipes Finance et Stratégie attendent des CAPEX et OPEX qui varient en fonction de différents paramètres qui doivent être optimisés localement, un forecast sur le cash flow, l’amortissement, le CAPEX recurring, etc.…et bien entendu des courbes des Coûts Marginaux d’Abattement dynamiques.

Tous ces outils vont leur permettre de réaliser des simulations et d’identifier le scénario de plus efficace d’un point de vue “ROI Carbone” : combien d’euros dépensés pour combien de tCO2e réduites.

De surcroît, de plus en plus d’entreprise intègre dans leur processus de décision un ou plusieurs prix du carbone et notamment un prix “directeur” attribuant une valeur économique à l’empreinte carbone des décisions d’investissement ou d’achats de l’entreprise. La modélisation financière fine du plan de décarbonation permet une utilisation efficace et rationnelle du prix directeur du carbone fixé par l’entreprise, et le déblocage de budget plus important.

5. Certaines opportunités de décarbonation sont aussi des opportunités financières qui s’ignorent.

De nombreuses actions de décarbonation peuvent être financièrement intéressantes pour l'entreprise, même à court terme, ce qui en ferait a priori des priorités stratégiques évidentes pour l'entreprise. Cela est particulièrement vrai dans un contexte de forte hausse des prix.

En démontrant au travers d’un Business Case interne le retour sur investissement à court terme, il sera possible de faire approuver et déployer les actions à ROI positif extrêmement rapidement pour ensuite se concentrer sur les actions plus complexes ou plus coûteuses.

Pour identifier les actions génératrices d’économies, la MACC Curve (évoquée au paragraphe du dessus) mise en regard du prix interne du carbone, sera particulièrement utile et appréciée.

Conclusion

En donnant une vision claire aux équipes opérationnelles, garantes de la bonne exécution de la stratégie climat de l’entreprise, la vision financière des plans d’actions est incontournable. Elle permet d’embarquer les équipes métiers, d’accélérer le process de décision, d’impliquer équipes finances et la direction générale, de débloquer des budgets plus importants et parfois même de réduire les coûts.

Une modélisation financière utile se doit cependant d'être fiable, précise et surtout dynamique afin que chaque acteur impliqué puisse réaliser ses propres simulations d’impact et de coûts et prendre les bonnes décisions d'action et d'investissement.

Si vous souhaitez accélérer votre décarbonation en y ajoutant un volet financier, n’hésitez pas à consulter notre fiche d’information sur notre module financier ou à nous contacter directement !

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