Être neutre en carbone, ça veut dire quoi ?

Être neutre en carbone, ça veut dire quoi ?

« Atteindre ensemble la neutralité carbone ». Telle est la finalité de la mission de Traace. Et chaque mot compte !

Thomas Guyot

Thomas Guyot

Co-fondateur

Mise à jour :
7/2/2024
Publication :
1/2/2021

Pourquoi le hashtag #neutralité carbone a-t-il le vent en poupe ?

Le nombre d’entreprises visant une trajectoire neutre en carbone a doublé en moins d’un an, traduisant ainsi l’importance que revêtent les enjeux du changement climatique pour les entreprises et les investisseurs ! Mais derrière ces déclarations parfois empruntes de greenwashing, que signifie réellement la neutralité carbone ?

L’objectif de neutralité carbone a été popularisé lors de l’Accord de Paris en 2015, qui a préconisé de « parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais ». Cela via l’atteinte « d’un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle ». (Merci d’avoir tenu jusqu’au bout !)

Plus simplement, la neutralité carbone correspond à un état d'équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine et leur retrait de l'atmosphère. Cette notion est fondamentale car atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard est le seul scénario probable permettant de limiter le réchauffement climatique à +1.5°C en raison de la corrélation directe entre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre (+1.5°C par rapport aux niveaux préindustriels (période 1850-1900), qui sert de référence. De l’avis de tous les scientifiques faisant autorité, en particulier le GIEC).

Corrélation CO2 - Température


Ceci est d’autant plus crucial que les impacts du réchauffement planétaire sur les systèmes naturels et humains sont déjà visibles : vagues de chaleur et incendies connexes, fortes pluies et sécheresse menaçant les écosystèmes, …

D’ici là chaque retard pris rend plus compliqué l’atteinte de cet objectif planétaire car les émissions de carbone s’accumulent. Il y a donc urgence à agir vite et fort. Agir vite et fort signifie d’abord et avant tout réduire nos émissions de carbone : -45% vs 2010 d’ici 2030.


Les entreprises peuvent-elles « atteindre la neutralité carbone » ?

Par définition la neutralité carbone ne peut donc se mesurer qu’à l’échelle mondiale d’où l’importance de travailler ENSEMBLE sur des scénarios communs en agissant chacun à son niveau (Etats, Entreprises, Citoyens) pour atteindre ces objectifs de réduction, en absolu ou en intensité (ex : tonne de CO2 par produit vendu). Le tout étant de s’assurer que la somme de tous ces efforts nous permette de rester sous les 1.5°C de réchauffement climatique. C’est la raison d’être du SBTi.

(Science Based Target Initiative) et son SBT +1.5°C avec des trajectoires sectorielles (Sectoral Decarbonization Approach).

Ces objectifs sont sectoriels car cette réduction des émissions de carbone ne peut se concevoir que par « chaine de valeur » : l’empreinte carbone d’un produit étant la somme de toutes les émissions émises pour le fabriquer, le transporter, le vendre, l’utiliser puis le détruire (ou dans le meilleur des cas le revaloriser dans un système circulaire).
C’est pourquoi un vrai Bilan Carbone® (voir notre article ==> C’est quoi un vrai Bilan Carbone®?) d’une entreprise inclut les émissions amont et aval. D’où la nécessité de travailler ENSEMBLE avec ses fournisseurs et ses clients pour atteindre ses objectifs de réduction

A l’échelle d’une organisation, on préfèrera alors parler de « contribution à la neutralité carbone mondiale » plutôt que de neutralité carbone.


Concrètement comment les entreprises peuvent-elles « contribuer à la neutralité carbone » ?

Sur le papier deux chemins sont possibles :
1) Réduire les émissions induites par l’activité de l’entreprise
2) Compenser les émissions induites par des émissions évitées ou négatives (c’est-à-dire financer des projets de captation carbone)

Chez Traace nous nous focalisons sur la réduction des émissions carbone – solution la plus certaine – mais encourageons le financement de solutions d’augmentation des puits de carbone tout en alertant sur l’importance de les contrôler.


1. Réduire les émissions induites par son activité

C’est le seul levier réellement efficace pour réduire durablement ses émissions. Il consiste à mesurer son empreinte carbone puis réduire ses principales sources d’émissions (Par exemple, remplacer son énergie au fioul par de l’énergie renouvelable, repenser ses achats - provenance, type de matériaux, aliments, … - ou réduire ses déplacements professionnels).

Ce levier doit être le pilier fondamental de toute stratégie vers la neutralité carbone puisque c’est la seule démarche qui permet à la fois de :
a. Limiter l’accumulation de GES dans l’atmosphère
b. Être en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris
c. Construire un business résilient aux risques climatiques et contribuer à une future économie Neutre en Carbone


2. Compenser ponctuellement ses émissions induites par des émissions évitées & négatives

En parallèle d’une stratégie de réduction, il est possible ponctuellement de compenser ses émissions induites par des émissions dites « négatives » ou « évitées ».

2. a. Émissions évitées

Augmenter ses émissions évitées consiste à commercialiser des produits et/ou services bas carbone, afin de substituer des produits (avec le même usage) qui génèrent plus de GES. Ainsi, en capturant des parts de marché, ces produits bas carbone permettent d’éviter l’émission de C02 de solutions concurrentes plus émissives (par exemple les voitures à moteur électrique vs moteur thermique en France).

2. b. Émissions négatives

Les émissions négatives correspondent au financement de solutions d’augmentation des puits de carbone. Ces solutions, qui pour certaines font l’objet de nombreux programmes de R&D depuis une vingtaine d'années, sont encore incertaines. Leur généralisation est pénalisée par de nombreuses contraintes :
- Coût élevé au regard des tonnes de CO2 stockées : 100 à 150 euros par tonne de CO2 évité
- Le risque de fuite de gaz lié à la présence de failles
- Le risque sanitaire d’acidification des milieux où le gaz est injecté et de contamination de nappes d’eau à proximité

L’ADEME estime que le potentiel de cette solution est limité et qu’elle ne doit être envisagée qu’en « dernière étape dans une stratégie de décarbonation ».


3. Adopter une stratégie « climat positive »

Finalement nous recommandons donc d’adopter une stratégie « climat positive » qui se découpe en deux temps :

i. Définir une trajectoire vers une neutralité carbone ambitieuse et en ligne avec les engagements internationaux

ii. En parallèle, contribuer financièrement au développement de puits de carbone ou à des technologies de captation / séquestration de C02 afin de compenser les émissions qui n’ont pas pu être réduites. Et limiter ainsi au maximum son impact environnemental au cours de sa transition vers la neutralité.

Carbon capture & storage

Afin de construire cette stratégie climat et contribuer à la neutralité carbone mondiale, nous recommandons donc de :
1. Mesurer et suivre ses émissions
2. Se fixer une trajectoire et des objectifs ambitieux
3. Piloter dynamiquement ses objectifs dans le temps pour converger vers la neutralité

Et bien entendu, Traace peut vous y aider !

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